Notes de lecture
Samir Makhlouf, ce romancier qui nous vient d’ailleurs
Samir Makhlouf, Merminus infinitif, roman, Contrastes Editions, mars 2020, 20dt, ISM :789973878656.
Parmi nos romanciers francophones, Samir Makhlouf fait figure d’électron libre. Certes, il raconte sa Tunisie dans la langue de Molière mais il cultive son jardin romanesque loin de l’interrogation linguistico-identitaire qui hante encore certains de ses confrères. Non qu’il en soit inconscient ni qu’il évite sciemment de se la poser. Tout porte à croire que pour Makhlouf ce débat identitaire n’est plus de saison. Sa préoccupation est tout autre. |
"Dormances" ou les vertus littéraires du confinementBadreddine Ben Henda : Dormances… Editions Latrach, Tunis 2020, 213 pages. ISBN : 9 789938202830 Tout le monde l’avait déjà prévu : le confinement général imposé par le Covid 19 devrait immanquablement donner naissance à une production, voire à une mouvance littéraire et artistique qui lui est dédiée. En effet, en observant une brusque suspension de nos activités professionnelles et en nous réduisant à une oisiveté généralisée, il n’y a qu’un pas à faire pour que notre attention, tournée habituellement vers l’extérieur, change de trajectoire et se mue en un regard intérieur. Que peut-on faire quand on n’a rien à faire ? On lit, on écrit. Ou au contraire, gagné par une douce torpeur, on suit, cloué devant le poste de télévision, l’actualité de la pandémie.GISÈLE HALIMI ENTRE LA FLAMME ET LA BLESSURE
Gisèle Halimi vient de nous quitter à l’âge de 93. Connue surtout pour ses combats et ses plaidoiries en faveur de la liberté et de l’égalité, l’avocate avait quand même laissé une œuvre littéraire à travers une autobiographie en trois temps, revue de l’enfance et des passions tardives qui expliquent la femme qu’elle était devenue : une militante anticolonialiste et féministe. معركة بن قردان: الحدث التاريخي والسّردية المنقوصة
محمد ذويب، ملحمة بن قردان، أسرار وخفايا معركة مارس 2016، منشورات سوتيميديا، 2020، 184 صفحة،الثمن 25.000د.ت. ISBN : 9 789938 918762
كم نحن اليوم في أمسّ الحاجة إلى الاحتفاء بحدث وطني جامع يخفّف من خيبات العشرية المنصرمة وينسينا، ولو إلى حين، مجاميع البؤس السّياسي التي تداولت علينا بعد الانتفاضة. فرَكِبَتْنَا كما تُرْكَبُ الدّواب باسم "الانتقال الدّيمقراطي" وتحت ذرائع أخرى منافية لقيم الديمقراطية. لقد أفسد الحكّام الجدد حسّنا الجَمْعِي وكادوا أن يقتلوا فينا نخوة الانتماء إلى الوطن. L’EMIRAT DE BECHIR GARBOUJ : LE ROMAN ENTRE L’INTIME ET LE SOCIAL
Béchir Garbouj, L’Emirat, roman, Déméter, février 2020.
L’Emirat est le troisième roman de Béchir Garbouj ; sa publication suit celle de Passe l’intrus (Comar d’or 2016) et Toutes les ombres (2019). Très différents, ces trois écrits, s’ils n’offrent pas d’unité organique ou thématique pouvant justifier la référence à la forme romanesque consacrée de la trilogie, s’inscrivent toutefois dans une continuité qui nous mène de l’intime – le premier récit de l’auteur nous propose une écriture perçue par beaucoup de lecteurs comme proche de l’autobiographie, idée que l’auteur semble rejeter- à une approche fictionnelle du fait socio-historique à travers laquelle un des épisodes majeurs de la révolution tunisienne est soumis à l’étude du romancier. |