NOUS N’AVONS PAS FINI DE LIRE LE CORAN
Sarra Hafiz Jouini, Fi jadali el maakoulwalmankoul, traduction de Hassene Ben Zaïd, De la controverse du rationnel et du textuel ; une dialectique de la différence, Groupement Ifriqya, 202p., 20dt, 2019. ISBN :978-9973-0945-3-7.
Sarra Hafiz Jouini, Docteur en sciences religieuses et maître de conférences à l’Université de la Zitouna, traite d’une question très polémique de nos jours : la tension dans les textes sacrés- coran et hadiths - entre le sens littéral obéissant à des lois linguistiques internes et l’interprétation qui, elle, dépend du contexte historique : circonstances de la révélation et évolution de la société par rapport au contexte d’origine.
Dès l’introduction, l’auteur affirme son intention de trancher dans le débat entre « ceux qui affirment la suprématie de la raison et sa résistance à toute possibilité d’interprétation et ceux qui sacrifient à la méthode historiciste et sa soumission à une démarche théologique ».
كتاب الأحاجي السّاخرةسفيان رجب، السّاعة الأخيرة، مجموعة قصصية، دار ميّارة للنشر، 2018، 120صفحة، سعر 15 د.
لست من هواة النقد الانطباعي، بل إنّي أسعى جاهدا، في مقاربتي للنّص الأدبي، أن أتحاشى السقوط في أشراكه المغرية. في واقع الأمر، ساقتني إلى مثل هذا التوضيح قراءتي لمجموعة سفيان رجب القصصية، السّاعة الأخيرة الصّادرة أواخر السنة الفارطة عن دار ميّارة للنشر. لقد جعلتني هذه القصص في حيرة من أمري إزاءها ودفعتني، بعدما فرغت منها، إلى تقليب الكتاب يمنة ويسرة وإلى تصفّح محكياته من جديد علّني أستجلي ما يشدّني إليها بالتحديد. من الأكيد أنّ كتابة سفيان رجب السّردية تتوفر على طاقة إغرائية هائلة بيد أنّ أسباب الانجذاب إليها لا تنكشف بسهولة وإنّما تزداد غموضا كلّما حاولتُ عقلنة علاقتي بنّصها.
Passer de la culture de l’oreille à la culture de l’œil
Nacer Khemir : Le livre des marges, Les Editions de L’œil, France, 2019, 143 pages.
On entre dans ce texte, comme on entre dans un atelier d’artiste : des photogrammes de films, des didascalies de séquences, un récit sur les conditions de tournage ainsi que les difficultés matérielles et physiques qu’on rencontre, une tentative de définition du « cinéma du pauvre », un essai sur la chose culturelle et ses rapports avec l’éducation, un manifeste pour défendre et réhabiliter l’imaginaire, un plaidoyer en faveur des enfants comme levier du progrès. Puis, des extraits d’articles de presse et de bribes de contes et de saynètes… Tout est là, exposé, étalé, déroulé sous le regard généreux du maître des lieux. Le témoignage d’un cœur mis à nuLe livre de Moncef Mehedhbi n’est pas une œuvre de fiction. C’est plutôt un écrit autobiographique dans lequel il cherche à nous faire part des épisodes qui ont marqué profondément les différents moments de sa vie. Mais ce qui a attiré mon attention à la lecture de ce texte , c’est qu’à ma connaissance, je n’ai nullement rencontré jusqu’à ce jour dans la littérature d’expression française ou d’expression arabe , un auteur qui ait le courage de nous parler de sa vie comme le fait cet auteur, lui, qui est d’habitude réservé et timide . Question : Quelle place pour les écrivains tunisiens de langue française ?La suspicion, sinon l’accusation de trahison, a longtemps accompagné l’avènement des littératures francophones du Maghreb : on reprochait aux écrivains francophones d’écrire dans la langue de l’Autre, celui qui nous a colonisés. C’est donc un facteur d’aliénation et un moyen d’assimilation. L’écrivain francophone serait un traître à sa patrie pourtant libérée du joug du colonialisme. Pire encore, il traîne son statut francophone comme un boulet, hué à son passage par les adeptes de la pureté identitaire, et porte la langue française comme un véritable opprobre. |