Cheikhs en confidences ou le roman de la filiation
Monia Mouakhar Kallal, Cheikhs en confidences, Arabesques Editions,218 pages, 20.000dt, ISBN 9789938074284.
« Ecrire, c’est donner de l’avenir au passé », Annie Ernaux.
Se plaçant à l’intersection de la littérature de témoignage, du roman historique, du roman du terroir et de l’autofiction, Cheikhs en confidence (Arabesques 2020) de Monia Mouakhar Kallel relate l’histoire d’une complicité qui s’est échafaudée dans le tourbillon de l’Histoire de la Tunisie.
FADHEL JAÏBI, L’ŒUVRE OUVERTEJ’ai suivi le parcours de Fadhel Jaïbi depuis les créations collectives du Nouveau Théâtre dont il était le principal animateur. Etudiants dans les années 70, nous étions fascinés par toute la culture d’avant-garde qui prospérait dans les domaines de l’écriture, de la musique, des arts ou encore du cinéma tunisien qui faisait ses premiers pas en tant que mode de représentation à grand public. Mais, c’était le théâtre qui nous fascinait plus particulièrement, notamment à travers les pièces classiques d’un Ali Ben Ayed, jouées au Théâtre Municipal, dont la majesté et l’atmosphère solennelle interpellaient le sacré propre au théâtre grec. Samir Makhlouf, ce romancier qui nous vient d’ailleurs
Samir Makhlouf, Merminus infinitif, roman, Contrastes Editions, mars 2020, 20dt, ISM :789973878656.
Parmi nos romanciers francophones, Samir Makhlouf fait figure d’électron libre. Certes, il raconte sa Tunisie dans la langue de Molière mais il cultive son jardin romanesque loin de l’interrogation linguistico-identitaire qui hante encore certains de ses confrères. Non qu’il en soit inconscient ni qu’il évite sciemment de se la poser. Tout porte à croire que pour Makhlouf ce débat identitaire n’est plus de saison. Sa préoccupation est tout autre. "Dormances" ou les vertus littéraires du confinementBadreddine Ben Henda : Dormances… Editions Latrach, Tunis 2020, 213 pages. ISBN : 9 789938202830 Tout le monde l’avait déjà prévu : le confinement général imposé par le Covid 19 devrait immanquablement donner naissance à une production, voire à une mouvance littéraire et artistique qui lui est dédiée. En effet, en observant une brusque suspension de nos activités professionnelles et en nous réduisant à une oisiveté généralisée, il n’y a qu’un pas à faire pour que notre attention, tournée habituellement vers l’extérieur, change de trajectoire et se mue en un regard intérieur. Que peut-on faire quand on n’a rien à faire ? On lit, on écrit. Ou au contraire, gagné par une douce torpeur, on suit, cloué devant le poste de télévision, l’actualité de la pandémie.GISÈLE HALIMI ENTRE LA FLAMME ET LA BLESSURE
Gisèle Halimi vient de nous quitter à l’âge de 93. Connue surtout pour ses combats et ses plaidoiries en faveur de la liberté et de l’égalité, l’avocate avait quand même laissé une œuvre littéraire à travers une autobiographie en trois temps, revue de l’enfance et des passions tardives qui expliquent la femme qu’elle était devenue : une militante anticolonialiste et féministe. |