Amours Errantes (Nouvelles Urbaines)
La fille de mes rêves : pp150-152
Les voyages, on croit qu’il s’agit de déplacements, ce sont des sondes explorant les profondeurs de l’être. Tassé dans mon siège suspendu à dix mille pieds d’altitude, l’index coincé entre les pages du livre, je sursaute soudain. Mais ça me crevait les yeux. La vérité n’aveugle que par intermittence, la lucidité ne se dévoile que par éclairs. La femme de mes rêves, elle était là, tapie au fond de moi, évidente, ardente, belle de cette beauté qui change et perdure à tous les âges de la vie, ancienne et toujours nouvelle. Belle d’être si humaine. Et donc universelle, quel que soit le point cardinal d’où on l’aime. Elle n’a besoin que d’être aimée, c’est tout.
Voyager, c’est s’extirper de sa vie sous l’effet de la question. Avouer. Ce fax était providentiel. On ne trouve que ce qu’on cherche. J’avais trouvé la femme de mes rêves, enfin.
Elle ne me demandait jamais rien, elle. Surtout pas de changer, d’être un autre, plus jeune, plus beau, plus riche, plus performant, plus…Non, juste mes yeux pour la lire et mes mains pour tenir le livre. Et de temps en temps l’index glissé entre les pages, les yeux perdus au loin, pour mieux goûter. Comme elle ne réclame rien en échange, je lui donne le meilleur de moi-même. La meilleure part, celle de l’humanité. Celle du plaisir. Lire, écrire. Écrire, lire. Un cercle fermé, une boucle de cheveux de la Très chère qui connaissait mon cœur. Une volupté inépuisable. Pour ma part, je lui ai donné mes plus belles émotions, mes échappées belles, en faible remerciement. La lisant, l’écrivant. Sans cesse, elle qui ne cesse de me combler. De m’offrir la nomenclature du monde, l’exploration de l’existence. Elle qui me laisse puiser à pleines mains dans le foisonnement de ses mots pour construire le monde, pierre à pierre, pan après pan. Une moisson pour dire la raison, une autre la passion. Un filet pour capturer la mémoire, un autre pour l’imagination. Une résille pour capturer les choses. Leurs couleurs, leurs odeurs, leurs saveurs. Leur empreinte qu’elle grave en moi. Entre mon être et la réalité, elle joue les intercesseurs.
Les voyages, on croit qu’il s’agit de déplacements, ce sont des sondes explorant les profondeurs de l’être. Tassé dans mon siège suspendu à dix mille pieds d’altitude, l’index coincé entre les pages du livre, je sursaute soudain. Mais ça me crevait les yeux. La vérité n’aveugle que par intermittence, la lucidité ne se dévoile que par éclairs. La femme de mes rêves, elle était là, tapie au fond de moi, évidente, ardente, belle de cette beauté qui change et perdure à tous les âges de la vie, ancienne et toujours nouvelle. Belle d’être si humaine. Et donc universelle, quel que soit le point cardinal d’où on l’aime. Elle n’a besoin que d’être aimée, c’est tout.
Voyager, c’est s’extirper de sa vie sous l’effet de la question. Avouer. Ce fax était providentiel. On ne trouve que ce qu’on cherche. J’avais trouvé la femme de mes rêves, enfin.
Elle ne me demandait jamais rien, elle. Surtout pas de changer, d’être un autre, plus jeune, plus beau, plus riche, plus performant, plus…Non, juste mes yeux pour la lire et mes mains pour tenir le livre. Et de temps en temps l’index glissé entre les pages, les yeux perdus au loin, pour mieux goûter. Comme elle ne réclame rien en échange, je lui donne le meilleur de moi-même. La meilleure part, celle de l’humanité. Celle du plaisir. Lire, écrire. Écrire, lire. Un cercle fermé, une boucle de cheveux de la Très chère qui connaissait mon cœur. Une volupté inépuisable. Pour ma part, je lui ai donné mes plus belles émotions, mes échappées belles, en faible remerciement. La lisant, l’écrivant. Sans cesse, elle qui ne cesse de me combler. De m’offrir la nomenclature du monde, l’exploration de l’existence. Elle qui me laisse puiser à pleines mains dans le foisonnement de ses mots pour construire le monde, pierre à pierre, pan après pan. Une moisson pour dire la raison, une autre la passion. Un filet pour capturer la mémoire, un autre pour l’imagination. Une résille pour capturer les choses. Leurs couleurs, leurs odeurs, leurs saveurs. Leur empreinte qu’elle grave en moi. Entre mon être et la réalité, elle joue les intercesseurs.